Je vous livre, tel quel, mon dernier portrait de femme de Maré. Une commande pour le magazine Femmes de mai, un spécial fête des mères... L'occasion pour moi de faire connaissance avec la petite sœur de Wagad (le mari de la maîtresse de Malou l'an passé). Une femme sucrée et gourmande, au regard pétillant et à la bonne humeur contagieuse !
Maman de cinq garçons
de 2 à 19 ans, Watel que tous ici appellent Lola, gère de front le gîte
« Yedjele Beach ». Situé au cœur d’une cocoteraie, face à la plage
réputée la plus belle de Maré, elle a fait de son établissement un havre de
paix où simplicité et jovialité sont de mise. Rencontre avec une femme de 42
ans qui sait mener sa petite famille comme sa petite
entreprise.
C’est en épousant Joseph Wadrobert en 2008, dont la maman
gère le gîte, que Lola commence à s’y investir pour finalement en prendre la
charge complète. Quatre bungalows composent l’établissement touristique et peuvent
accueillir jusqu’à sept personnes chacun. Alors que le secteur peut être marqué
par la saisonnalité, Lola ne connaît pas de périodes basses et travaille tout
au long de l’année. Elle accueille les touristes en visite sur l’île mais aussi
des salariés d’entreprises le temps d’un chantier, de quelques jours à
plusieurs mois. Si l’hébergement est son activité principale, Lola propose
aussi un service de repas livrés dans les bungalows, du petit déjeuner au
dîner. Grâce à sa collaboration avec Ernest, les plus curieux pourront partir
en excursion pour un tour de l’île. « J’ai la chance de pouvoir m’appuyer
sur ma cousine germaine, ShoSho, qui fait l’entretien des bungalows du lundi au
jeudi. Je prends le relais du vendredi au dimanche. Mon mari m’aide aussi à
préparer et/ou servir les repas, quand il ne travaille pas à l’aérodrome de La
Roche », explique Lola. Elle reçoit de plus en plus d’appels pour des
prestations de restauration, qu’elle décline faute de tables et d’un espace
dédié, mais l’envisage comme un projet pour les années à venir. Sans s’être
destinée au tourisme, son naturel avenant et son éternel sourire l’ont amené à
la tête d’une affaire qui plaît. « J’ai toujours eu des clients
sympathiques et tous se disent très contents et apprécient ma gentillesse et
mon sourire. J’aime mon travail. J’y rencontre des gens d’ailleurs, je discute,
je ris avec eux », s’enthousiasme Lola.
Si elle admet que sa journée de travail est fatigante et se
poursuit avec le retour des enfants de l’école, elle s’en « arrange à
présent, habituée » dit-elle simplement. Alors que les deux aînés
poursuivent leurs études à Nouméa, un autre est au collège de Tadine, le
quatrième en CM2 à Cengeité et le petit-dernier de 2 ans avec elle. « Les
plus grands voient que je suis seule et m’aident. Ils font le ménage à la
maison, débarrassent la table, étendent parfois le linge ou encore cuisinent un
bon riz coco pour notre retour du champ », raconte la maman dont les yeux
pétillent à l’évocation de sa progéniture. C’est ainsi qu’elle dit les avoir
élevé, avec ce souci permanent du travail pour aider l’autre. « Je ne sais
pas quand je partirai donc je leur parle chaque jour. Je leur dis combien il
est important de travailler pour aider la famille mais aussi pour eux. Je veux
qu’ils aient une bonne vie. Je veux qu’ils donnent le bon exemple à leurs
petits frères et qu’ils nous aident car nous travaillons pour eux ». Les
clients récompensent ses efforts d’éducation au quotidien en évoquant ses
enfants « bien élevés, polis, aidants ».
Pendant les vacances, toute la petite famille se retrouve à
Yedjele ou profite de la famille maternelle à Tadine. D’un an son aîné, Wagad
est un grand frère complice dont Lola est toujours très proche, tonton attentif
avec ses cinq fils. Visiblement sa plus grande fierté.