lundi 16 mai 2016

Vague bleue à Kaewatin...

Nous avons passé notre week-end de Pentecôte avec nos amis de Ténane. Cette année, pas de grand rassemblement de l'ensemble des paroisses de Maré à Mebuet comme annoncé, mais des fêtes plus intimes aux quatre coins de l'île.
Le consistoire qui compte Ténane, mais aussi Rôh, Ménaku, Hnawayac, Wakuarori et Kaewatin, se réunissait sur le site de Cadralo à Kaewatin. Comme toujours, l'organisation fut très communautaire et solidaire, 3 paroisses ont préparé les repas du samedi, les 3 autres ceux du dimanche. Travail, effort et plaisir partagés. De mon côté, contemplation et régal des yeux avec une vague bleue qui a submergé mon Nikon...


On sonne le début des ateliers de l'après-midi. Tout le monde est invité à se réunir sous le grand faré. Au programme, des textes religieux mais aussi des scénettes jouées par les enfants, des danses et chants traditionnels kanak et polynésiens...





Cindlina et Pascal, ci-dessous, sont originaires de Polynésie. Installés à Ténane où Pascal est pasteur pour 3 ans, ils initient petits et grands aux traditions polynésiennes et apportent du neuf, entre autre avec ces couronnes de feuilles pour les hommes et de fleurs pour les femmes. 



D'autres groupes arrivent pour prendre place sous le faré. Une vague bleue déferle...






Ozine est magnifique aussi.




Mon petit Sacha au milieu de tout ce petit monde.


Tous se sont embellis pour l'occasion. En toute simplicité mais pour un résultat magique... Même pour Hélène qui force son si joli sourire.




Place aux danses tahitiennes auxquelles se sont volontiers prêtés petites et grandes, sous la direction de leur formatrice Cindlina. Nous nous éclipserons juste après, les yeux plein de bleu.








Nous découvrons la gracieuse Betico, élève de 3è au collège de La Roche.




Nous sommes conviés à revenir pour le déjeuner du dimanche. Volontiers. Cette fois-ci, Marc et Murielle sont aussi de la partie. Comme souvent lors de rencontres officielles ou en tribu, Murielle porte une jolie robe popinée. Amusement lorsque nous croisons Françoise, qui travaille à l'internat du collège de La Roche. Elle porte la même robe, à quelques détails près.


Une palette plus complète de couleurs a pris la place des bleus-verts de la veille. Nous nous dirigeons vers les tables dressées pour le repas préparé par les 3 tribus servies hier. Ozine était affairée à préparer les desserts. J'y ai un tout petit peu contribué en pelant et dressant les gros pamplemousses (équivalents aux  chadeks de Guyane). 
Une surprise attend Alain, le mari de Debrah : un gâteau pour ses 60 ans. Il restera en retrait pendant les chants qui lui sont consacrés et ne prendra pas la parole. Il viendra néanmoins couper le gâteau avec Pa Nata, le vieux Pasteur. Une discrétion propre aux kanak. Une leçon d'humilité.



Pendant que Malou est rattrapée par son métier de CPE et discute avec les jeunes adultes, j'apprends encore de Cawi, le grand-frère d'Hudruné, en sirotant un nescafé. Il évoque l'arrivée de l'Evangile et la prise de conscience des kanak qui découvrent l'amour du prochain. C'est à partir de là qu'ils commenceront à aller de tribus en tribus, à se rencontrer, à partager. Avant, ils ne quittaient guère leur tribu par crainte de ne pas en revenir. A l'époque, les kanak pouvaient chasser un semblable venu d'ailleurs et pratiquer le cannibalisme. Aujourd'hui, l’étranger est avant tout perçu comme celui qui apporte une richesse, une connaissance nouvelle. Cawi dit que cette évolution s'est faite grâce aux missionnaires. Il est si doux et aimant qu'il vous ferait aimer tout le monde !
 

Avant de quitter les lieux, un petit passage sous le faré s'impose. Nos amis polynésiens y font danser les enfants, enchantés, au rythme d'un haka. Diane, la fille de Didier et Ingrid, s'y essaye avec délice.



En regagnant la voiture pour nous diriger vers Yedjele où Raphaël et les enfants nous attendent, nous croisons un petit groupe fort sympathique qui, en toute simplicité, se balade au rythme d'une guitare. Encore une fois cette impression d'être vraiment ailleurs. Savoureux.

dimanche 8 mai 2016

La fête de l'avocat de Maré...

Quand cette 23è édition a débuté ce jeudi 5 mai 2016, cela faisait tout juste 1 an que Marilou et moi avions posé nos pieds sur le sol de Maré. C'était le dimanche 5 mai 2015... Nous ne pouvions espérer plus bel anniversaire ! Illustration en photos.

C'est une édition particulière car la première sans le Grand Chef Nidoïsh Naisseline. Cette fête lui avait été offerte par "ses sujets". Il a toujours œuvré pour lui donner l'écho qu'elle a aujourd’hui. C'est donc par une minute de silence que nous débuterons la journée, autour de la tombe du Grand Chef.


Ce sont les enfants de Nece qui lanceront les festivités en chantant "la fête de l'avocat" devant visiteurs, exposants et officiels. Les représentants des Provinces, de la Commune, du Congrès et même le président du Gouvernement calédonien ont fait le déplacement pour cette fête devenue un évènement ici.


Place aux discours. L'occasion pour moi de vous présenter notre maire, Pierre Ngaiohni. Il parle souvent en fermant les yeux et se laisse porter par les mots qui lui viennent, selon ses émotions sur le moment. 


La chorale des vieux de Nece clôturera les discours et ouvrira officiellement le marché. Waipit est transportée par son chant. 




C'est Hudruné qui est responsable du marché. Elle est très fière des étals colorés et diversifiés qu'elle a sous les yeux. Elle nous offre des couronnes de fleurs à notre arrivée mais nous ne parviendrons pas à rivaliser...




Ingrid, Murielle, Malou, Anna et moi !

Malou aidera Hudruné sur son stand pendant que je couvrirai l'évènement pour les Nouvelles. Anna, cuisinière maison qui mériterait d'avoir son enseigne, a préparé quelques douceurs pour le stand de Mamie Matha dont elle est très proche.




Philippe Germain, président du Gouvernement calédonien, fait son marché en toute simplicité avant de repartir à Nouméa en hélico !

 
Pendant que les grands flânent sur le marché ou attablés à siroter un nescafé ou un thé, les enfants bénéficient d'un stand de maquillage grâce à un couple de Mebuet...





Malou et Diane, la fille d'Ingrid et Didier

Tout au long de ces trois journées, la musique sera assurée par les copains brésiliens du Grand Chef Dokucas Naisseline (au centre en tee-shirt blanc). L'occasion pour Anna (surtout) et moi (un peu) d'échanger quelques mots en portugais.


Un groupe de danseurs de Wallis et Futuna participeront également, comme chaque année, à l'ambiance, en journée comme en soirée. Clichés choisis.



 




Encore une fois, le temps s'est arrêté sur Maré. Ces 3 jours sont passés en toute simplicité. Nous passions de la fête à la plage et inversement. Nous avons flâné en attendant les groupes de danse ou de musique mais même cette attente était savoureuse. Prendre le temps de ne rien faire d'autre que discuter par ci par là, rêvasser,... quel luxe ! Wéwé me dit que c'est cette simplicité qui plait aux visiteurs et que chaque année, les organisateurs, dont il fait partie, s'évertuent à ne rien changer ! Je leur souhaite de pouvoir garder ça, toujours.

Comme toujours, la beauté des "vieux" me touche. Je vous la livre telle quelle en guise de conclusion.