dimanche 14 février 2016

Léon...

Je retrouve Murielle chez Ozine et Roland à Roh cet après-midi. Nous allons récupérer les kayaks que nous avons laissés chez leur neveu Siwen pour l'été.

Nous parlons des vacances des uns et des autres. Ils ont passé quelques semaines chez leur ami Julien. Il est propriétaire d'un ilôt face à Thio sur la côte est de Grande Terre.  Leur description des lieux nous invite à nous y rendre lors d'un prochain passage sur Grande Terre. Julien et sa femme tahitienne Maëva accueillent en camping. Repas de poissons fraîchement pêchés et petit-déjeuners les pieds dans l'eau, à regarder passer les raies et les tortues...
Nous évoquons aussi la liberté du couple qu'Ozine et Roland forment. Elle est une femme de caractère qui s'autorise à porter des pantalons, les cheveux très courts et parfois des chapeaux d'homme. Plus jeune, elle piquait ses shorts à Roland pour aller jouer au foot. Elle sait qu'on jase peut-être derrière son dos mais elle sait aussi que l'important n'est pas là, que tout ça n'empêche pas les sentiments et le respect. Roland nous raconte avec amusement comment elle l'a laissé une année pour partir un mois en Afrique, le laissant seule avec les enfants encore petits, puis en Inde pour un mois encore une semaine après son retour puis au Tonga un mois encore une semaine après son retour d'Inde !!! Une grande ouverture d'esprit dans une société patriarcale.
Nous nous quittons en nous donnant rdv pour un dîner en commun chez Murielle, pour fêter nos anniversaires... Murielle, Roland, Malou et moi sommes des verseaux de début février.

Arrivés chez Siwen et Berthe, nous faisons la connaissance de Léon, le petit frère de Roland ! Nos gros bras étant restés à la maison (Raph se repose et Marc regarde le rugby !!!), Siwen et Léon nous aident à charger les kayaks sur le toit des voitures. On évoque l'été et la rentrée ; Siwen est le CPE du collège de Taremen où Sacha démarre sa 5è demain... et repartons assez vite avec Léon et ses filles que nous raccompagnons chez eux.
Léon a 6 filles. Son garçon a été gardé par la belle-famille qui en a le droit dans ce cas de naissance hors mariage. 
Depuis son accident cardiaque (il porte désormais 2 valves mécaniques), il produit de la vanille destinée à la vente, et cultive son champ d'ignames, de légumes et autres fruits pour leur consommation personnelle. Il nous le fait découvrir avec fierté et nous invite à cueillir des citrons dans l'arbre qui en regorge. Sa femme est sur Nouméa pour la rentrée de ses grandes. Sophie, dont le prénom kanak est Paepae (prononcer Paille Paille), rentre demain en 6è à Taremen. Elle sera interne. Honorine poursuit sa primaire à Tuo aussi.
Léon insiste pour nous donner, en plus des citrons, de la vanille qu'il a fait sécher et des papayes de son jardin. Nous lui disons combien nous sommes touchées par sa générosité. Il nous dit qu'elle lui vient de sa mère, de son éducation. D'un père pasteur et d'une mère femme de pasteur, parents de 14 enfants. "Partager et donner" était leur quotidien. Il essaye de transmettre cette façon d'être à ses filles et se félicite qu'elles invitent aisément des "touristes" qui passent à venir prendre un thé ou un café, faire connaissance, passer un moment simple... mais si chaleureux.

J'aime cette simplicité et cette générosité spontanée, qui ne demande rien en retour, que l'on croise si souvent à Maré. J'aime les gens de Maré. Je sais que tous ne sont pas ainsi mais tant de ceux que nous croisons sont si simplement gentils... 

La générosité de Léon en photo. Il ne passera pas à la maison. On ne s'invite pas à Maré. On se croise par hasard et ce hasard devient un moment partagé. A mon prochain passage du côté de Roh, j'irai leur porter des crêpes et un livre pour Paepae, "l'intellectuelle de la maison" dixit son papa !

 
 

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